La rubrique « Un auteur indépendant se présente » est un espace d’expression et de visibilité pour tout auteur indé qui le souhaite. Ici, chacun a carte blanche pour parler de ses œuvres, de son univers, de son parcours, de ses projets, et de l’édition indé.
De ça et du reste, puisque l'indépendance, c'est la liberté.
Merci à Jacques Vandroux pour sa contribution.
© Jacques Vandroux |
Jacques Vandroux est un nouvel arrivant dans le monde des
auteurs. Il est né sur la Toile le 25 février 2012, en proposant sur
Amazon une nouvelle, Multiplication.
Fils de l’imagination de l’auteur et de la prise en main du monde de l’édition
numérique par son épouse, il récidive au mois d’avril 2012 avec cette fois-ci
un roman-fleuve, Les Pierres couchées.
Huit mille livres vendus plus tard, Jacques Vandroux accepte avec grand plaisir
de venir s’exprimer sur le site Écran total pour présenter sa trajectoire
d’auteur indépendant.
Pourquoi écrire ?
La réponse est très simple : parce que j’aime raconter
des histoires, et aussi parce que j’aime que l’on m’en raconte. Quand j’ai
écrit Les Pierres couchées, j’ai été
mon premier lecteur. La configuration idéale ! J’avais lu dans une revue
que tout auteur devait avoir un squelette structuré de son roman avant de
l’attaquer. J’ai été un très mauvais élève, n’ayant aucune idée de l’histoire
qui allait naître quand j’ai écrit le premier chapitre. Pour tout avouer, je ne
savais même pas s’il y en aurait un deuxième. Puis peu à peu, je me suis laissé
happer par le scénario et par les personnages auxquels j’avais donné vie.
Quelques lecteurs m’ont encouragé à persévérer… et trois ans plus tard, j’ai
écrit le mot fin.
Trois ans pour écrire un roman
Je travaille dans le monde industriel, et écrire est un
passe-temps que je ne m’accorde que sur mes heures de repos ou lors de longs
déplacements professionnels. Ce qui me force à abandonner parfois des semaines
entières mes parchemins, ou plutôt mon fichier Word (ça a quand même moins de
charme). Cela étant écrit, j’ai cru avec la naïveté du débutant que tout serait
terminé quand j’ai écrit le mot fin. Grave erreur !
Comment en suis-je arrivé à
l’auto-édition ?
Au tout début, grâce à une amie, qui est aussi le genre de
lectrice qui flatte l’ego de l’auteur : « Jacques, je t’assure, il
faut ab-so-lu-ment que tu édites ce livre ! » Elle avait vu l’intervention
de David Forrest sur l’auto-édition, lors d’une émission télévisée. Ensuite,
grâce à mon épouse, qui en plus de son activité professionnelle a tenu le rôle
d’agent littéraire, de correctrice, d’informaticienne, d’animatrice de blog et
de responsable administrative.
Au passage, je mets au défi quiconque n’a jamais trempé dans
ce milieu de comprendre comment s’acquitter des charges sociales sans risquer
la crise de nerfs. Eh oui, dès le premier euro gagné, il faut penser à ce genre
de détail. Nous avons découvert toutes ces facettes du métier au fur et à
mesure, au cours des mois qui ont suivi la mise en ligne des romans.
D’où l’erreur ?
Exactement. Dans l’enthousiasme du moment, nous avons déposé
un fichier en format pdf. La plateforme Amazon est vraiment d’accès très
simple. Émotion au moment de la première vente, même si votre meilleur pote
vous a appelé une heure avant pour vous dire qu’il allait acheter votre livre.
Puis une seconde vente, et quelques dizaines. Des inconnus ont donc acquis
votre œuvre : immense fierté ! Les deux premiers commentaires
largement étoilés qui font bomber le torse, puis, patatras, le commentaire
« une étoile » qui déprime l’écrivain et sa femme : orthographe
désastreuse et coquilles sont mises en avant, dans un style en général peu
amène… Eh oui, voilà l’erreur ! Les deux lectures de votre roman de
plusieurs centaines de pages n’ont pas suffi, et le client demande, à juste
titre, la même orthographe que celle proposée par un éditeur traditionnel. Il aura
fallu plusieurs relectures et l’aide précieuse de volontaires à la grammaire
incorruptible pour finaliser une version digne de l’attente du public.
Mes thèmes de prédilection
J’aime écrire des romans divertissants. J’aimerais parfois
me lancer dans de grandes introspections, mais je m’en sens incapable. Un
commentaire qui se voulait acerbe a comparé Les
Pierres couchées à un roman de gare. Voilà, tout est là ! Imaginez le
livre que vous auriez envie de lire quand vous êtes tranquillement assis dans
le train : vous avez plusieurs heures devant vous, un grand paquet de
M&Ms ou de chips à vos côtés, et vous voulez vous vider la tête. Écrire ce
livre, c’est mon objectif ! De l’action, du dépaysement, des personnages
auxquels on s’attache, un brin de fantastique. Ce sont les ingrédients qui ont
parsemé l’écriture des Pierres couchées
et de Multiplication. Avec Au cœur du solstice, mon nouveau roman
qui aurait du sortir depuis trois mois déjà – mais qui arrivera dans les bacs
numériques d’ici quelques jours –, j’ai écrit un polar plus sombre que les
autres. Les ingrédients sont toutefois restés les mêmes.
En parallèle, une histoire pour enfants devrait voir le jour
sous peu.
En fait, les idées ne manquent pas, mais le temps si !
Heureusement que nous sommes à deux pour mener à bien cette aventure.
Livre papier ou livre
numérique ?
Personnellement, je suis plutôt attiré par le papier.
L’ancienne école ? Sans doute, diraient mes enfants. Mais le livre
numérique est vraiment pratique… et léger. Il permet aussi de proposer des
œuvres à des prix très attractifs et de toucher un public qui n’aurait pas
tenté, ou pas eu les moyens, de vous lire à un prix classique.
Au passage, nous avons travaillé avec Syllabaire, un éditeur
numérique pour les plates-formes de distribution autres qu’Amazon. Nous avons
aussi utilisé la plateforme CreateSpace pour proposer une version papier de nos
livres (qui doit, entre nous, représenter moins d’un pour cent du total des
ventes).
Et si un éditeur ayant pignon sur
rue me contactait ?
Je serais surpris : jour après jour, au gré du succès
des Pierres couchées, sur Amazon,
j’ai attendu sa lettre. Mais elle n’est pas venue !
Plaisanterie mise à part, l’auto-édition donne beaucoup de
liberté et de sel à l’aventure : on ne doit rien à personne. Mais si le
facteur apportait un jour cette fameuse lettre, je pense que je serais flatté,
et que nous ne laisserions certainement pas passer cette opportunité.
Bravo pour cette interview Laurent ! Je connais bien les Vandroux et c'est un remarquable couple qui mérite son succès. :)
RépondreSupprimerBonjour Philippe, et merci pour l'intérêt que vous avez porté à cet article. Je partage votre opinion sur les Vandroux, que je ne connais que virtuellement, mais qui ont l'air réellement sympas :-)
SupprimerJe ne les connais que via la toile, mais c'est assurément une très belle rencontre. Avec un très bon roman à la clé pour ne rien gâcher!
RépondreSupprimerEt je crois que Jacques travaille sur un nouveau texte à paraître prochainement…
SupprimerMerci à vous, que de compliments! Nous aussi nous sommes très heureux de vous avoir 'rencontrés' virtuellement, et d'avoir avec vous des échanges de qualité!
RépondreSupprimerIl est vrai que vous ne savez pas toujours si votre interlocuteur est Monsieur ou Madame, mais sachez que la communication fonctionne bien au sein de notre couple :)
très belle interview qui illustre bien les motivations de bon nombre d'auteurs auto-édités, comme le besoin d'écrire, et l'envie de partager de belles histoires...
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