La rubrique « Un auteur indépendant se présente » est un espace d’expression et de visibilité pour tout auteur indé qui le souhaite. Ici, chacun a carte blanche pour parler de ses œuvres, de son univers, de son parcours, de ses projets, et de l’édition indé.
De ça et du reste, puisque l'indépendance, c'est la liberté.
Merci à Eva Liebermann pour sa contribution.
Ma
vision et mon univers littéraire
© Eva Liebermann |
Liberté, diversité, spontanéité. C’est ma
devise à la vie comme à l’écriture.
Liberté d’abord. Je n’aime ni les
frontières, ni les conventions, ni les contraintes. J’écris comme je pense, je
crée comme je suis en toute simplicité. J’aime la différence, les contrastes, la
beauté, l’horreur, ce qui est banal et ce qui est hors norme. J’exprime sans
honte et sans fierté ce qui me fait vibrer en bien ou en mal dans chacun de mes
romans. Pour cela, je peux raconter une histoire avec un style épuré ou au
contraire très littéraire, d’un ton léger ou réfléchi, animée d’un rythme
soutenu ou naturel, avec des personnages accessibles ou bien originaux.
Diversité. Mon univers romanesque est
plutôt éclectique tout comme mes goûts littéraires. J’aime autant lire et
écrire un roman philosophique, un roman de chick lit qu’un thriller. J’ai eu la
chance d’avoir des parents passionnés de lecture. Ma mère m’a transmise le
virus et sa bibliothèque de plus de 700 livres ! J’ai été biberonnée à la
littérature classique mais variée : Henri
Troyat, Leon Tolstoï, Charles Baudelaire, Ernest Hemingway, Agatha Christie et
Joseph Kessel, pour ne citer que
les principaux,. Plus tard, j’ai découvert le talent vertigineux de Vladimir
Nabokov avec Lolita et La Méprise et de Romain
Gary avec notamment Clair de femme. Dans le domaine du thriller, Donato
Carrisi, James Ellroy et Samuel Delage sont mes auteurs chéris. La Maison des lumières de Didier Van Cauwelaert a été mon dernier coup de foudre littéraire.
Spontanéité. J’ai commencé à l’âge de 9
ans à écrire quelques poèmes et une nouvelle. Un jour, sans crier gare, quelque
chose en moi s’est mis à murir et a eu envie d’éclore ! Et c’est là que tout a vraiment
commencé. Ecrire, c’est une formidable aventure et, tout à la fois, une
manière d’exister, d’affirmer ce que l’on est, d’évoluer, de partager, et
d’aimer. Je n’ai d’autre prétention que de faire ce que j’aime et d’aimer ce
que je fais.
Mes
livres
J’ai écrit mon premier roman, La Lyre de la grande souveraine, avec un
enthousiasme fébrile. Il aborde plusieurs sujets : la solitude, le deuil
et la renaissance. L’histoire débute par
une immersion dans la détresse virulente de Joseph. Homme charismatique à qui
tout souriait, un terrible évènement a bouleversé son existence à jamais. La
mort n’a pas voulu de lui, elle qui avait l’air pourtant si douce, si
attirante. Il hait sa nouvelle vie, croulant sous le poids d’un désespoir trop
lourd et prisonnier de son incompréhension face à ses nombreux deuils. En parallèle,
on découvre Anna qui est plutôt heureuse dans sa solitude. Elle y voit une
alliée à sa propre liberté qui dresse un rempart entre elle et ce monde au sein
duquel elle évolue sans pourtant y appartenir. Joseph et Anna se ressentent
tous les deux comme des étrangers sur terre. L’un veut s’y soustraire, l’autre
s’y adapte à sa manière mais jusqu’à quand.
A travers des réflexions et des
interrogations sur le sens de la vie, de la mort, de la relation aux autres, j’avais envie de
montrer qu’il y a toujours une porte de sortie à sa prison, une lumière au
bout du tunnel. Même si tout paraît perdu, le bonheur peut renaître après la
souffrance tel un phénix qui ressuscite de ses cendres.
L’Amour
en fleur,
second roman dans la rédaction mais premier dans la publication, a été écrit
sous le coup d’une inspiration. Sophie a naturellement pris place dans mon
esprit et je ne l’ai plus quittée. C’est une jeune femme spontanée, sincère, pleine
de joie de vivre. Elle semble avoir tout pour être heureuse, enfin presque. Derrière
son enthousiasme pour son métier d’archéologue et son sourire éblouissant, elle
cache en elle la trace de profondes blessures, héritage d’un passé marqué par
des évènements difficiles. Une rencontre très particulière va tout changer et
peut-être lui donner les moyens de faire face à son passé et de construire un
avenir neuf et lumineux.
Je me suis fait plaisir, j’ai mis dans
ce livre tout ce que j’aimais : l’évasion, l’Égypte antique, Cape Town,
l’amour avec un grand A. Je voulais partager une histoire touchante et
enchantée où les rêves ont des ailes pour venir se poser sur cette terre. Comme
une lectrice l’a très bien compris, ce roman fonctionne un peu comme une
pâtisserie. Sa « dégustation » est censée apporter un plaisir chatoyant
et serein.
J’éprouve toujours une joie intense
lorsque j’écris un roman. J’espère vraiment que mes lecteurs et lectrices
éprouvent également cette même joie. Pour moi, la légitimité d’un écrivain se
trouve là : dans le plaisir et le bonheur qu’il ressent à donner naissance
à une histoire et dans ce même plaisir et ce même bonheur qu’il peut donner à
ses lecteurs.
Mon
parcours d’auteur indépendant
Je suis venue au monde de l’autoédition
par hasard et par curiosité dans un premier temps puis par conviction dans un second
temps. Lorsque, incitée par une personne bien intentionnée de mon entourage,
j’ai publié L’Amour en fleur sur une
célèbre plateforme de distribution d’ebooks, c’était plus un test qu’autre
chose. Mais en voyant la visibilité que le distributeur me donnait sans aucun
investissement de ma part et le retour des lecteurs, j’ai réalisé l’intérêt du
procédé. Pendant ce temps, j’ai reçu deux réponses de maisons d’édition
reconnues pour La Lyre de la grande
souveraine. Malgré des éloges, la première refusait d’éditer mon livre car
il était trop atypique. Le responsable de la seconde était d’accord pour
publier mon livre sous certaines conditions. Cette personne m’expliqua avec des
termes à peine voilés que je n’étais pas en mesure de connaître les desiderata du
marché. Aussi, je ne devais pas m’attendre à voir mon livre en librairie tel
quel. De plus, je n’étais qu’une jeune et nouvelle auteure inconnue et je ne
devais pas compter sur un quelconque budget de communication pour promouvoir
mes ouvrages et me faire connaître alors que c’était principalement pour cette
raison que j’avais frappé à la porte d’un éditeur. Sans parler de l’aspect rétribution
qui était plutôt rédhibitoire. Cet échange me laissa perplexe et finit de me
convaincre que l’édition traditionnelle n’était pas pour moi.
Je n’ai pas d’autre prétention que de
vouloir écrire, de partager et de rencontrer le lecteur. Avec l’autoédition, la
relation auteur-lecteur est beaucoup plus directe et donc plus authentique. L’auteur
exprime sa vision du monde, son ressenti, sa réflexion. Le lecteur vient vers
ce dernier en toute liberté car il veut découvrir une autre vision du monde, un
nouveau ressenti, une réflexion différente quitte à les aimer, les tolérer ou
les détester. De plus, l’autoédition
permet à la littérature de devenir plus abordable en termes financiers en
réduisant le nombre d’intermédiaires. L’autoédition est donc avantageuse à la
fois pour l’écrivain et le lecteur : pour le premier, une meilleure
rétribution de son travail et un contact interactif avec le lecteur, pour le
dernier, un choix de lectures élargi et un prix d’achat beaucoup plus bas.
A mes yeux, les inconvénients de
l’autoédition ne sont pas nombreux mais de taille : la communication. Heureusement, les réseaux
sociaux, les blogs et Internet en général aident à se faire connaître. Mais ils
ne font pas tout. Une interview, une critique réalisée par un journaliste de la
presse écrite, radio ou TV peut être d’une bonne aide pour démarrer dans le
métier ou augmenter la popularité de ses écrits. Je suis convaincue qu’une
utilisation judicieuse des nouvelles technologies et la création de communautés
actives d’auteurs indépendants changeront la donne dans les années à venir.
Ce
qu’est l’autoédition pour moi
Quand je parle d’autoédition, les gens
pensent immédiatement à l’ebook et me citent alors leurs réticences face à ce
nouvel outil d’accès à la littérature. J’aimerais simplement préciser qu’il est
possible d’autoéditer gratuitement son livre sur plusieurs plateformes très
connues aussi bien sous format électronique que papier. Le Broché ainsi proposé
est en général bien meilleur marché que celui édité traditionnellement. Lorsque
j’entends tous les débats menés sur l’opposition entre ebook et livre papier,
j’avoue que je reste perplexe. Il n’y a pas de lutte, l’un n’est pas meilleur
que l’autre, ces deux moyens sont seulement différents. Je considère que
l’ebook est le moyen le plus rapide, le moins encombrant, le moins coûteux (du
moins en autoédition) et le plus écologique de disposer d’un ouvrage. En
quelques clics et moins de cinq minutes, vous pouvez démarrer la lecture du
livre acheté sur votre tablette tactile, smartphone, ordinateur ou liseuse.
Lorsque vous devez vous déplacer, il est agréable de savoir que votre livre
vous suit avec votre tablette, liseuse, etc. En revanche, je suis la première à
reconnaître les points forts du livre classique. Il possède son charme
notamment pour offrir en cadeau ou pour remplir une bibliothèque dans votre
bureau ou votre salon. Personnellement, lorsqu’un ebook me plait vraiment,
j’achète parfois le livre en format papier. Certaines personnes trouvent également
qu’il leur est plus facile de manier un livre physique qu’électronique. Mais ce
point fort du livre n’en est pas un, car il est lié à une habitude de lecture.
Or, les habitudes changent : nous sommes bien passés du disque vinyle
physique au fichier mp3 dématérialisé.
Face aux détracteurs de l’autoédition, je
m’amuse de leurs interrogations et de leurs accusations qui cachent une seule
et réelle préoccupation : l’intérêt financier. Je pense que la déclaration
de la ministre de la Culture selon laquelle « l’éditeur fait la
littérature » résume assez bien le discours de ces détracteurs. Selon cette
affirmation, le lecteur ne serait pas capable de distinguer par lui-même ce qui
fait la littérature et ce qui ne la fait pas. Incroyable ! Non seulement
il est plutôt inacceptable d’entendre de pareil propos au XXIe
siècle dans un pays démocratique où la liberté d’expression s’accompagne d’une
évidente liberté de choix, mais également le propos dénote une utopie proche de
l’hypocrisie. Comment est-il possible que les maisons d’édition classiques, si
désireuses de plaire au plus grand nombre de leurs lecteurs, n’hésitent pas à
rejeter un roman ou à le remodeler pour qu’il corresponde à la norme du marché si
elles sont censées « faire la littérature » ? Il ne faut pas
oublier qu’une maison d’édition est avant tout une entreprise qui, en ces temps
de crise, se doit de maintenir, quand elle ne peut l’augmenter, son chiffre
d’affaires. Or, qui dit autoédition, dit redevances dignes de ce nom pour
l’auteur et commission pour des distributeurs dont le plus important actuellement
a le mauvais goût de ne pas être français. L’autoédition constituant une réelle
menace, on comprend mieux pourquoi les éditeurs doivent continuer à « faire
la littérature » !
Enfin, même si certains éditeurs ont à
cœur de proposer une littérature triée sur le volet plutôt que d’améliorer leur
rentabilité et leurs profits — ce qui est tout à leur honneur — le contenu
de leur catalogue éditorial n’est qu’une proposition et ne constitue en rien le
must read pour un lecteur cultivé qui
désire se nourrir au grain de la littérature, quelle qu’elle soit.
Mes
projets
Je pense qu’on ne peut pas aller contre
le progrès. Et l’autoédition, c’est le progrès. C’est aussi mon avenir et celui
de nombreux auteur(e)s. Je m’apprête à travailler sur la structure de mon
prochain roman et j’ai déjà décidé qu’il serait autoédité. Pour l’instant, je
peux seulement vous dire que ce sera un thriller original mêlant plusieurs
genres qui sera certainement publié sous forme de trilogie.
Mes
remerciements
Comme vous l’avez très justement
exprimé, Laurent, « l’auteur propose, le lecteur dispose ». Je
partage totalement cette vision. Ceux qui mènent la danse, ce sont les lecteurs
et lectrices pour notre plus grand bonheur à nous, auteur(e)s !
Je les remercie du fond du cœur d’être
là et de me lire.
Merci à vous, Laurent, pour votre
soutien et votre disponibilité ! J
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Critiques Babelio pour "L'amour
en fleur"
Critiques Babelio pour "La
Lyre de la grande souveraine"
Un commentaire sur l'autoédition que je trouve très pertinent autant que votre vision des choses concernant les e-books. Très bel article bravo et belle continuation à vous.
RépondreSupprimer@Kairos Chimera Merci pour ces encouragements. Vous êtes le bienvenu pour vous présenter comme Eva l'a fait. Mon adresse mail : cowboysetindies@gmail.com
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