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31 décembre 2012

Entretiens croisés entre Le baiser de la mouche et Écran total : J - 1



Avec Chris Simon (La Couleur de l'oeil de DieuLe Baiser de la moucheMa mère est une fiction), nous nous sommes livrés à un entretien questions-réponses sur le livre numérique et sur l'autopublication, dont on s'acharne, en France, en dépit des efforts de certains et du mouvement en marche, à parler encore trop peu et surtout trop mal.

Les 6 questions que nous nous sommes posées (la liste n'est pas exhaustive) sont les suivantes :

1/ Quelles sont les raisons qui t'ont conduit(e) à l'autopublication en numérique ?
2/ Quels sont les inconvénients de l'autopublication en numérique ?
3/ Que penses-tu de la rivalité papier/numérique ?
4/ En quoi le numérique peut-il démocratiser la lecture ?
5/ En quoi le numérique peut-il démocratiser l'écriture ?
6/ En quoi le statut de l'auteur "numérique" diffère-t-il ou ne diffère-t-il pas de celui de l'auteur "papier" ?

Ces entretiens croisés seront publiés en alternance sur le blog de Chris Simon, Le baiser de la mouche, et sur Écran total. "Croisé" signifie que nous avons établi un véritable cross-over entre nos deux blogs ; les questions 1, 3 et 5 seront traitées sur Le baiser de la mouche, les questions 2, 4 et 6 sur Écran total.

Premières question-réponses, le 1er janvier 2013, histoire de bien commencer l'année.
L'annonce sera faite ici, mais un lien permettra d'accéder directement au blog de Chris pour lire l'entretien.
Puis le lendemain, c'est sur Écran total que ça se passera. Et ainsi de suite, jusqu'au 6 janvier 2013.

Ces entretiens se veulent participatifs, interactifs, communicatifs, et tout commentaire, toute réaction, tout débat sont les bienvenus.

À très bientôt, donc, j'espère, pour cet échange d'idées…

30 décembre 2012

Entretiens croisés entre Le baiser de la mouche et Écran total : J - 2



Avec Chris Simon (La Couleur de l'oeil de DieuLe Baiser de la moucheMa mère est une fiction), nous nous sommes livrés à un entretien questions-réponses sur le livre numérique et sur l'autopublication, dont on s'acharne, en France, en dépit des efforts de certains et du mouvement en marche, à parler encore trop peu et surtout trop mal.

Les 6 questions que nous nous sommes posées (la liste n'est pas exhaustive) sont les suivantes :

1/ Quelles sont les raisons qui t'ont conduit(e) à l'autopublication en numérique ?
2/ Quels sont les inconvénients de l'autopublication en numérique ?
3/ Que penses-tu de la rivalité papier/numérique ?
4/ En quoi le numérique peut-il démocratiser la lecture ?
5/ En quoi le numérique peut-il démocratiser l'écriture ?
6/ En quoi le statut de l'auteur "numérique" diffère-t-il ou ne diffère-t-il pas de celui de l'auteur "papier" ?

Ces entretiens croisés seront publiés en alternance sur le blog de Chris Simon, Le baiser de la mouche, et sur Écran total. "Croisé" signifie que nous avons établi un véritable cross-over entre nos deux blogs ; les questions 1, 3 et 5 seront traitées sur Le baiser de la mouche, les questions 2, 4 et 6 sur Écran total.

Premières question-réponses, le 1er janvier 2013, histoire de bien commencer l'année.
L'annonce sera faite ici, mais un lien permettra d'accéder directement au blog de Chris pour lire l'entretien.
Puis le lendemain, c'est sur Écran total que ça se passera. Et ainsi de suite, jusqu'au 6 janvier 2013.

Ces entretiens se veulent participatifs, interactifs, communicatifs, et tout commentaire, toute réaction, tout débat sont les bienvenus.

À très bientôt, donc, j'espère, pour cet échange d'idées…

29 décembre 2012

Entretiens croisés entre Le baiser de la mouche et Écran total : J - 4


Avec Chris Simon (La Couleur de l'oeil de DieuLe Baiser de la moucheMa mère est une fiction), nous nous sommes livrés à un entretien questions-réponses sur le livre numérique et sur l'autopublication, dont on s'acharne, en France, en dépit des efforts de certains et du mouvement en marche, à parler encore trop peu et surtout trop mal.

Les 6 questions que nous nous sommes posées (la liste n'est pas exhaustive) sont les suivantes :

1/ Quelles sont les raisons qui t'ont conduit(e) à l'autopublication en numérique ?
2/ Quels sont les inconvénients de l'autopublication en numérique ?
3/ Que penses-tu de la rivalité papier/numérique ?
4/ En quoi le numérique peut-il démocratiser la lecture ?
5/ En quoi le numérique peut-il démocratiser l'écriture ?
6/ En quoi le statut de l'auteur "numérique" diffère-t-il ou ne diffère-t-il pas de celui de l'auteur "papier" ?

Ces entretiens croisés seront publiés en alternance sur le blog de Chris Simon, Le baiser de la mouche, et sur Écran total. "Croisé" signifie que nous avons établi un véritable cross-over entre nos deux blogs ; les questions 1, 3 et 5 seront traitées sur Le baiser de la mouche, les questions 2, 4 et 6 sur Écran total.

Premières question-réponses, le 1er janvier 2013, histoire de bien commencer l'année.
L'annonce sera faite ici, mais un lien permettra d'accéder directement au blog de Chris pour lire l'entretien.
Puis le lendemain, c'est sur Écran total que ça se passera. Et ainsi de suite, jusqu'au 6 janvier 2013.

Ces entretiens se veulent participatifs, interactifs, communicatifs, et tout commentaire, toute réaction, tout débat sont les bienvenus.

À très bientôt, donc, j'espère, pour cet échange d'idées…

28 décembre 2012

Elizabeth Sutton, IDBOOX [2] : l'approche du livre numérique par les éditeurs



Elizabeth Sutton est la créatrice d'IDBOOX, société de conseil en édition numérique qui travaille en partenariat avec tous les acteurs du livre, et qui vient de mettre en place à la BNF des ateliers de lecture numérique pour les enfants, de 3 à 10 ans. À travers une série de 7 entretiens, elle explique en quoi consiste son activité, quel est l'intérêt du support numérique pour les éditeurs, les libraires, les lecteurs et les auteurs – indépendants ou non. Elle nous parlera enfin de ce que l'on peut attendre du livre augmenté.


Cet entretien est le deuxième de la série. Il y est question de l'approche du livre numérique par les éditeurs.
À consulter également : Elizabeth Sutton, IDBOOX [1] : le conseil en édition numérique




Entretiens croisés entre Le baiser de la mouche et Écran total : J - 5

Avec Chris Simon (La Couleur de l'oeil de Dieu, Le Baiser de la mouche, Ma mère est une fiction), nous nous sommes livrés à un entretien questions-réponses sur le livre numérique et sur l'autopublication, dont on s'acharne, en France, en dépit des efforts de certains et du mouvement en marche, à parler encore trop peu et surtout trop mal.

Les 6 questions que nous nous sommes posées (la liste n'est pas exhaustive) sont les suivantes :

1/ Quelles sont les raisons qui t'ont conduit(e) à l'autopublication en numérique ?
2/ Quels sont les inconvénients de l'autopublication en numérique ?
3/ Que penses-tu de la rivalité papier/numérique ?
4/ En quoi le numérique peut-il démocratiser la lecture ?
5/ En quoi le numérique peut-il démocratiser l'écriture ?
6/ En quoi le statut de l'auteur "numérique" diffère-t-il ou ne diffère-t-il pas de celui de l'auteur "papier" ?

Ces entretiens croisés seront publiés en alternance sur le blog de Chris Simon, Le baiser de la mouche, et sur Écran total. "Croisé" signifie que nous avons établi un véritable cross-over entre nos deux blogs ; les questions 1, 3 et 5 seront traitées sur Le baiser de la mouche, les questions 2, 4 et 6 sur Écran total.

Premières question-réponses, le 1er janvier 2013, histoire de bien commencer l'année.
L'annonce sera faite ici, mais un lien permettra d'accéder directement au blog de Chris pour lire l'entretien.
Puis le lendemain, c'est sur Écran total que ça se passera. Et ainsi de suite, jusqu'au 6 janvier 2013.

Ces entretiens se veulent participatifs, interactifs, communicatifs, et tout commentaire, toute réaction, tout débat sont les bienvenus.

À très bientôt, donc, j'espère, pour cet échange d'idées…

25 décembre 2012

Dans Soap apocryphe, Pacôme Thiellement prend les enfants du bon Dieu pour des connards sauvages


L’auteur des essais La Main gauche de David Lynch et Les Mêmes Yeux que Lost nous propose avec Soap apocryphe un premier roman qui nous rapproche de l’univers télévisuel qu’il aime tant décrypter. Et fidèle au principe des séries qu’il affectionne, il s’amuse à casser les codes de la narration « à l’ancienne », au fil de ce parcours initiatique qu’il fait suivre à son protagoniste. Parcours psychédélico-onirique pour lequel c’est le voyage qui compte et non la destination. Dans ce vaste Truman Show que constitue désormais notre monde, l’auteur, avec un plaisir communicatif, prend les enfants du bon Dieu pour des connards sauvages. Il y met en scène un groupe d’intellos parisiens, le jeune Léon Tzinmann en tête, qui planche sur l’exégèse d’un texte apocryphe intitulé Contre Clément. Pendant ce temps, l’ex de Léon, une starlette de l’audiovisuel déifiée par des fans toujours plus nombreux, devient une figure essentielle de la politique, genre gourou messianique à la Steve Job. On retrouve dans ce livre l’esprit – il faut entendre par esprit aussi bien l’atmosphère que l’intelligence – du Prisonnier, de Pushing Daisies, de South Park, et la liste est loin d’être exhaustive. Dans l’écriture, on retrouve la poésie de Vian, la fantaisie de Queneau, l’absurdité de Ionesco. Ce patchwork, confectionné par de moins talentueux, donnerait sans doute un résultat catastrophique, un assemblage improbable de pièces détachées bâclé à la 6-4-2, un scrapbook qui se déliterait au moindre souffle de page tournée. Au lieu de cela, Thiellement accomplit un petit miracle de récit loufoque, incisif, novateur. Soap apocryphe apparaît comme un Olni (objet littéraire non identifié), drainant dans son sillage un air frais et vivifiant.

Soap apocryphe, de Pacôme Thiellement, Inculte, 158 p., 14,90 €.
(Article paru dans Service littéraire en décembre 2012)

22 décembre 2012

Elizabeth Sutton, IDBOOX [1] : Le conseil en édition numérique


Elizabeth Sutton est la créatrice d'IDBOOX, société de conseil en édition numérique qui travaille en partenariat avec tous les acteurs du livre, et qui vient de mettre en place à la BNF des ateliers de lecture numérique pour les enfants, de 3 à 10 ans. À travers une série de 7 entretiens, elle explique en quoi consiste son activité, quel est l'intérêt du support numérique pour les éditeurs, les libraires, les lecteurs et les auteurs – indépendants ou non. Elle nous parlera enfin de ce que l'on peut attendre du livre augmenté.


Cet entretien est le premier de la série et rend compte de ce qu'est le conseil en édition numérique.


19 décembre 2012

Mort d'un comique Voyageur, par Nick Cave


Nick Cave, musicien génial et écrivain peu prolifique (deux romans en quinze ans), raconte ici l’histoire de Bunny Munro – représentant de commerce, queutard lubrique, pervers shooté aux somnifères, mari et père défaillant – et de sa longue descente aux enfers. Le ton est donné dès le titre, Bunny Munro va mourir. Quand, comment, où, pourquoi, autant de questions finalement  sans importance. Dans ce voyage, ce n’est pas la destination qui compte mais seulement le voyage.
Lors de l’un de ses déplacements, alors qu’il se fait bichonner par une pute de bas étage dans la chambre d’un hôtel miteux, Bunny reçoit un énième appel désespéré de Libby, son épouse dépressive. Agacé, il lui conseille d’avaler ses comprimés de Tegretol – un neuroleptique – et il coupe court à la conversation. Au bout du rouleau, Libby met fin à ses jours. Elle laisse derrière elle un appartement ravagé, des vêtements lacérés et un surdoué de 9 ans qui ne décolle jamais le nez de son encyclopédie. Devenu père célibataire, Bunny décide d’œuvrer pour l’éducation de son fils et l’embarque avec lui dans une nouvelle tournée, histoire de lui inculquer les bases du métier de vendeur (et ses à-côtés).
Cette version moderne et déjantée de Mort d’un commis voyageur, d’Arthur Miller, donne l’occasion à Nick Cave de décrire, non sans humour, la déchéance d’un homme devenu l’ombre de lui-même. Le chanteur des Bad Seeds est aussi habile à parler poétiquement de « l’endroit où les roses sauvages poussent », dans son magnifique duo avec Kylie Minogue, qu’à dépeindre un dépravé et minable VRP recherchant, de porte en porte, le réconfort des cuisses féminines. Les mots sont crus, le ton direct, parfois cynique, mais terriblement juste.

Mort de Bunny Munro, de Nick Cave, traduit de l’anglais par Nicolas Richard, Points, 336 pages, 7 €.

16 décembre 2012

Entretien avec Véronique Sauger, de France Musique [2] : Épingle à nourrice éditions

© David Azulay
Dans un précédent entretien, Véronique Sauger évoquait son émission Les contes du jour et de la nuit, diffusée quotidiennement sur le site Web de France Musique en streaming et disponible en podacast. Émission dans laquelle, à travers des appels à écriture, elle donne la parole à tous, anonymes ou auteurs reconnus. Son sens du partage de la parole et de l'écriture ne s'arrête pas là, puisqu'elle a fondé en 2008 Épingle à nourrice éditions, qui prolonge peut-être l'action qu'elle a commencé à mener sur France Musique. Le mieux est de le lui demander.

Pour quelle(s) raison(s) avoir choisi le nom Épingle à nourrice ?
J’ai créé Épingle à nourrice éditions tout de suite après avoir créé l’association Gens du monde, dont elle est une ramification.
Le nom fut d’abord lancé comme une plaisanterie, mais j’y ai rapidement vu et entendu le symbole de tout ce qui peut attacher, rattacher, coudre, aider, nourrir. Il s’agit également d’un clin d’œil à la culture punk ; culture du paradoxe, car sous des apparences décalées, avec des épingles à nourrice utilisées comme bijoux, en piercing, en tatouages, et la réappropriation artistique des vêtements de masse, les punks sont souvent bien fragiles. Comme les mélodies émanant de cette musique, d’ailleurs, simples, courtes, refusant toute démonstration ostentatoire de virtuosité.
Simplicité et sobriété.

Quelle ligne éditoriale soutiens-tu ?
Eh bien, justement, simplicité et sobriété. C’est vraiment le principe d’action, voire l’idéologie, d’Épingle à nourrice éditions.

Ta démarche s’inscrit-elle dans le prolongement naturel, instinctif, évident de l’action (on peut carrément parler d’engagement) que tu mènes avec ton émission Les contes du jour et de la nuit ?
La démarche complète en effet celle des Contes du jour et de la nuit : après avoir ouvert la création à tous avec une musicalité parfois éphémère, j’ai voulu tenter d’offrir la possibilité de les imprimer dans toutes les strates du temps.
Il y a un article très important dans les statuts de l’association, l’article 2 :
« Cette association (loi 1901) a pour but l’accession de tous à la culture, à la création, la défense de la littérature, de l’écriture ainsi que de toute autre activité artistique, comprenant édition, lectures publiques, radio Web, ateliers, ainsi que la collecte et la diffusion d’écrits, témoignages, de France et d’autres pays (pouvant nécessiter des déplacements), d’artistes censurés et/ou en situation de précarité. L’art en partage pour en finir avec l’élitisme et la censure (…) collaborations d’artistes, écrivains, journalistes, photographes, graphistes, illustrateurs, vidéastes, de France et de l’étranger... »
Notre rôle est aussi de faire intervenir des professionnels lâchés par le système. C’est avec eux que nous aidons les publications de collectifs (retraités, SDF, foyers...), d’ateliers d’écriture, de groupements d’auditeurs, d’écoles, d’IME... pour pérenniser une œuvre, une démarche, un projet. Retrouver une dignité rejoint la fierté d’avoir créé, rend heureux. Pouvoir montrer cela fait grandir. C’est important.

À quelles difficultés es-tu confrontée dans le bon fonctionnement d’Épingle à nourrice éditions ? Es-tu diffusée aisément, présente dans toutes les librairies, bénéficies-tu de soutiens ou d’aides de la part d’organismes comme le CNL, dont c’est la vocation ?
Je suis confrontée à toutes les difficultés, et je n’ai aucun soutien. Ma réponse peut sembler cynique mais c’est la réalité. Offrir au plus grand nombre la possibilité d’être accompagné de manière professionnelle dans l’élaboration d’un recueil, et cela très simplement, pour un coût minimum (participation aux frais d’impression) et une réalisation parfaite (mise en page, création originale des couvertures, choix des matériaux en relation avec le thème du recueil ou du livre) n’est pas de tout repos. Les auteurs reçoivent ensuite la quasi-totalité des ouvrages (l’association en conserve de 20 à 50 exemplaires, selon le tirage, la carte d’adhérent étant un livre au choix), sont déclarés à la BNF, à Electre, etc. et conservent la totalité de leurs droits. Comment faire un autre choix ? Mais je passe mon temps à chercher des bénévoles, des fonds, des dons, des adhérents. Je passe mon temps à négocier.
Nous ne sommes que miraculeusement présents dans les librairies, peu intéressées par une démarche parallèle, hors circuit.
Quant au CNL, j’ai déposé une demande d’aide une fois et je n’ai même jamais obtenu de réponse. Qui bénéficie des aides du Centre national du livre ? En cherchant un peu, j’ai trouvé : des maisons d’édition déjà connues et reconnues ! C’est assez injuste… et décourageant.

Qu’est-ce qui te fait tenir bon dans la tourmente ?
L’espoir. L’espoir sincère d’un monde meilleur, plus égalitaire, plus solidaire, plus juste, plus tolérant, donc... cultivé.
Les autres. Aider les autres, leur transmettre, les rendre heureux et fiers d’eux-mêmes, c’est ma ligne de conduite, ma passion, mon devoir.
La défense de la liberté d’expression. Faire perdurer, mettre en pratique la pensée de Voltaire : « Je défendrai mes opinions jusqu’à ma mort, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez défendre les vôtres ! »

Quel regard poses-tu sur l’édition numérique ? As-tu déjà envisagé cela comme un outil de diffusion puissant et à faible investissement financier ?
Il faut savoir que les auteurs que nous publions aiment et veulent des livres, l’objet livre. Sinon, pour le numérique, il y a la question des droits, c’est très important pour moi, je ne connais pas très bien ce qui est proposé en édition numérique. Quand je sais qu’à la radio je n’ai plus aucun droit en étant passée uniquement sur le Web, je me pose des questions.
Je pense tester d’abord moi-même, avec mes propres écrits, l’édition numérique. Ensuite, lorsque Épingle à nourrice éditions ne sera plus gérée en association et élargira ainsi son champ éditorial, nous y viendrons certainement pour certaines thématiques.
Peut-être deviendrons-nous alors un leader de l’édition numérique, épaulés par la Web radio culturelle et internationale à laquelle nous réfléchissons. Peut-être la culture sera-t-elle alors en partage mais tout en reconnaissant les artistes, vraiment ? 

Tu parles d’une Web radio culturelle internationale. J’en viens donc à te demander quels sont tes projets.
Survivre libre !
Avant cela, pour cette année, l’Académie de Rennes/Brest m’a proposé de collaborer à des ateliers d’écriture, de mise en voix, de mises en sons, puis d’édition. J’ai animé les premiers ateliers il y a quelques jours, avec des jeunes de  Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adpté). Quelle classe, ces gamins souvent considérés comme perdus ! Quelle écoute, quel courage, y compris celui de se remettre en cause.
Ce travail se situe dans la continuité de celui que j’ai effectué à Nantes pendant 3 ans, puis ensuite près de Mulhouse avec le groupe Ated (Autisme et troubles envahissants du développement) de l’I.M.E de Bartenheim, et enfin auprès d’une fondation éducative à Istanbul.
Et comme tu l’as relevé, je réfléchis en effet à la création d’une Web radio hébergée chez Arte radio.
Créer ensemble, en lien(s), sur un même thème, se retrouver ensemble dans un livre rend plus fort, lie, relie, réunit.

Merci pour toutes tes réponses. Tu as également évoqué tes propres écrits. Cela fera l’objet d’un troisième entretien. Tu n’as pas le choix, je ne te lâcherai pas avant.

13 décembre 2012

Chronique d'une guerre annoncée


En nous entraînant Dans le jardin de la bête, document bien réel, fruit de plusieurs années d’enquête, Erik Larson nous emporte presque dans un thriller de pure fiction.
Berlin, 1933. Alors que Hitler y va à l’intox, qu’il aboie sans encore mordre et qu’il paraît plus risible que dangereux, un homme comprend rapidement ce qui se trame. Cet homme, c’est William E. Dodd, premier ambassadeur américain en Allemagne nazie, qui résiste et lutte contre tous pour s’opposer à la montée en puissance du IIIe Reich, avant qu’il ne soit trop tard. Il alerte la communauté internationale des intentions belliqueuses du Führer, de sa folie, de sa violence bestiale, de ses rêves mégalomanes de diriger le monde et de sa politique d’extermination des « sous-hommes ».
Il est encore temps d’intervenir, Hitler n’est rien et n’a rien que son culot. Mais personne ne bouge. Pourquoi ? Plus inquiétant, on s’en prend à Dodd et à sa fille – qui joue les Mata Hari pour les Russes –, on lui demande de se taire, y compris ceux de son camp. Il ne cède ni à la pression ni aux menaces. Au péril de sa vie, il se bat avec ses armes et son courage. Mais l’ennemi est partout, et on ne peut se fier à personne.
Larson retranscrit à merveille l’agacement, la frustration, l’écœurement et la résignation de Dodd, qui assiste finalement, impuissant, à la préparation d’un cataclysme planétaire, en cette nuit des Longs Couteaux – le 30 juin 1934 –, au cours de laquelle Hitler et les SS s’approprient irréversiblement le pouvoir après avoir massacré leurs anciens amis, les SA. Ensuite, l’humanité basculera dans l’horreur. Ce récit devrait être déclaré d’utilité publique, car il permet d’apprendre du passé. Or l’actualité montre sans cesse à quel point on oublie vite.

Dans le jardin de la bête, d’Erik Larson, traduit de l’anglais (États-Unis) par Édith Ochs, le cherche midi, 656 p., 21 €.
(Article paru dans Service littéraire en septembre 2012.)