Chez
le so Scottish Welsh – un match de
rugby à lui tout seul ! – il y a toujours du bouillonnement, du sanguin,
du noir, du sexe, de la drogue et du rock’n’roll. Moins de sexe et de drogue
que d’habitude, cependant, dans ce spin-off d’Une ordure intitulé Crime.
On y retrouve Ray Lennox, coéquipier du salopard Bruce Robertson, personnage éponyme
du premier roman cité.
Après
avoir donné son maximum sur une enquête particulièrement éprouvante, Lennox est
mis au vert par sa hiérarchie, qui lui impose des vacances. Il quitte donc
Édimbourg pour Miami, en compagnie de sa fiancée. Problème, elle s’est mis en
tête de l’épouser et d’obtenir son consentement durant cette lune de miel
prénuptiale, tandis que lui ambitionne seulement de sniffer de la coke et
d’écluser des margaritas jusqu’à plus soif. Mais pas le temps de s’engueuler.
Car les vacances tournent court. À l’issue d’une soirée dans un bar, il se fait
soulever par deux charmantes jeunes femmes. Délaissant sa chérie éplorée à leur
hôtel, il suit ces créatures de la nuit chez l’une d’elle. Mais sur place, rien
ne se déroule comme prévu. Au lieu de s’adonner aux plaisirs orgiaques auxquels
il songeait, Lennox se voit bien malgré lui contraint de préserver une jeune
enfant d’un sort pour le moins funeste. Décidément, où qu’il se trouve dans le
vaste monde, la poisse lui colle à la peau.
Pour
la première fois, Welsh s’éloigne de l’Écosse et surfe des bas-fonds d’Édimbourg
à la moiteur crasseuse de Dade County. C’est que la misère humaine se cultive
et germe en toute latitude, par tout climat ; de la vieille Europe au
Nouveau Monde, sous le crachin britannique comme sous le soleil de Floride.
Dans ce roman moins couillu et plus cérébral que les précédents, il est
question de choix. Le choix d’ouvrir les yeux ou non sur ce que des adultes
font subir à une fillette, le choix de s’embarquer ou non dans une aventure
dangereuse, le choix de prendre ou non ses responsabilités, le choix de se
marier ou non, le choix de se ranger ou non des voitures.
Ce
livre n’a pas encore été traduit en France. Pourquoi ? De tous ceux de
Welsh, c’est probablement celui qui rencontrerait le plus large succès. Mais pour
les mêmes raisons, c’est aussi celui qui décevrait le plus les fans. Bien
qu’affreux, sale et méchant, le Robbo d’Une
ordure fascinait. Les pourris de Crime,
eux, ne suscitent que dégoût et mépris. Toujours rock, l’auteur de Trainspotting, mais avec l’âge (ou
depuis qu’il habite aux États-Unis ?), également plus politically correct. Et un brin moralisateur. Fait chier. Allez
Irvine, au lieu de péter dans la soie, rentre vite au pays du haggis et des
moutons !
Crime, d’Irvine Welsh, Vintage Books, 320 p.,
6,01 € en ebook, 10,56 € en broché.
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