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Cela ne signifie pas qu'elle se prenne pour un dieu ou une déesse, bien qu'elle soit assurément une reine des ventes sur Amazon, où son succès va croissant.
Souvent le nez dans les étoiles, donc, elle n'en garde pas moins les pieds sur terre lorsqu'elle s'explique sur son parcours d'auteur indépendant.
Parlez-nous de vos livres. Quelles sont vos histoires, vos
personnages, votre univers ?
Mes histoires sont très
simples : ce sont des histoires qui interprètent les mystères de notre Univers et de notre civilisation, deux aspects de notre monde qui me fascinent.
Dès qu’il y a un documentaire sur nos origines ou notre Univers à la télé, je
suis collée à mon écran ! Je n’arrive pas à comprendre comment une espèce
comme la nôtre a pu voir le jour ! En ce moment, la BBC (j’habite en
Angleterre) passe un document sur les merveilles de la vie (The Wonders of Life, présenté par le Dr
Brian Cox), et ça m’émerveille. Et je veux étonner mes lecteurs avec toutes ces
choses complètement dingues qui font de notre monde ce qu’il est. Mes héros
sont toujours des personnes qui vont voir leur monde chamboulé. J’écris en fait
les histoires que j’aimerais lire.
Depuis combien de temps publiez-vous vos romans en auteur
indépendant ?
J’ai commencé à publier mes romans
en 2008, après une expérience désastreuse en compte d’auteur (pratique honteuse
de la part d’éditeurs qui profitent de la naïveté des auteurs désespérés de
voir leur œuvre publiée – je sais de quoi je parle car je suis passée par là).
Mes lecteurs attendaient la suite de ma trilogie avec impatience donc je me
suis lancée.
Qu’est-ce qui vous a conduite à l’indépendance ?
J’ai toujours voulu être mon propre
patron. Au départ, ça m’a semblé un peu… terrifiant. Je ne connaissais rien à
l’édition.
Et puis je me suis dit : tu n’es
pas trop bête, tu as fait de longues études, faut que ça serve !
Publiez-vous exclusivement en numérique ou également en version brochée ?
Comment cela se passe-t-il ?
Au départ, j’étais contre le
numérique. Je pensais que ça n’avait aucun avenir ! Et puis une amie
anglaise d’un certain âge m’a persuadée que c’était génial. C’est une grande
lectrice, qui ne jurait que par sa liseuse. J’ai tenté. J’ai lu. J’ai été
convaincue !
L’avantage du numérique, par rapport
au broché, ce sont les coûts. En numérique, il n’y a pas d’impression. Et
l’impression, c’est ce qui me coûte le plus. Donc si je peux éviter d’avoir à
payer ça, ça m’arrange.
Quels avantages voyez-vous à la publication en indépendant,
comparativement à l’édition traditionnelle ?
Je peux écrire ce que je veux, comme
je veux. Aucune contrainte. Et ça, ça me plaît. Je ne supporte pas qu’on me
dise ce qu’il faut que j’écrive !
Quels sont les inconvénients ?
Si vous avez des amis ou des membres
de votre famille (en l’occurrence, ma sœur, qui est impitoyable !) qui
sont suffisamment honnêtes pour vous dire ce qui ne va pas dans vos livres, il
n’y a aucun inconvénient. Il faut absolument savoir quels sont les défauts de
votre livre. Sinon, bonjour la galère !
Aucune difficulté. Je travaille avec
le même « graphic designer »
depuis 2008.
Ah si, une grande difficulté, c’est
la diffusion du livre. J’avais choisi un diffuseur national qui plaçait mes
livres. Le problème, ce sont les retours. Et ça, ça m’a posé de gros problèmes
de trésorerie. Donc j’ai arrêté. Je diffuse moi-même mes livres via les salons
et Internet.
Si un éditeur traditionnel vous contactait, seriez-vous prête à
travailler avec lui ? Envisagez-vous de contacter vous-même un
éditeur ?
Gagner 8% max sur mon livre, hors
taxe, non merci ! S’ils veulent me publier, c’est que c’est bon. Si c’est
bon, je peux vendre mes livres moi-même ! Et en effet, j’y arrive
parfaitement bien. Bon, l’avantage d’un éditeur « traditionnel »,
c’est son réseau de distribution et ses contacts. Mais ça, ce n’est valable que
pour les grandes maisons.
Selon vous, quel regard portent les professionnels du livre –
éditeurs, auteurs, libraires, critiques, journalistes – sur
l’autoédition ? Et les lecteurs, qu’en pensent-ils ?
Hmm. Les éditeurs traditionnels nous
regardent de haut, tout comme certains « grands » auteurs que j’ai
rencontrés en salon. Nous sommes considérés comme des
« petits » ! Cela dit, petit ne veut pas dire mauvais. Les journalistes ?
Je ne sais pas, je n’ai pas d’expérience en la matière. Pour ce qui est des
critiques, j’ai eu d’excellentes chroniques. En ce qui concerne les lecteurs,
si on leur offre une histoire qui leur parle, qu’elle soit publiée par un
auteur indépendant ou par un éditeur « national », ça ne fait pas de
différence.
De quelle manière le courant indépendant pourra-t-il gagner ses lettres
de noblesse en littérature ? Comment voyez-vous son évolution ?
Houlààà…. Ça, c’est la question à
trois millions de dollars !!! Ce sont les lecteurs qui décideront.
L’avantage de l’autoédition, c’est que les lecteurs ont accès à une littérature
qui leur serait d’ordinaire inabordable. Ils ont la possibilité de lire des
œuvres moins « conventionnelles ». Les éditeurs nationaux sont
tellement exigeants, ou tellement bornés, ou tellement classiques, qu’ils
refusent des œuvres qui ont toutes leurs qualités. Tant pis pour eux.
Pour plus d'information sur Anne Chevallier Maho, consultez sa bibliographie.
Consultez également son site.
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