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20 février 2013

Anne Chevallier Maho : un auteur émerveillé par les mystères de l'Univers


© ACM
Qu'elle écrive pour la jeunesse et les adolescents – avec sa trilogie des 13 Crânes de cristal – ou pour les adultes, Anne Chevallier Maho s'intéresse à l'Univers, à sa création, à ses mystères, à l'existence de l'espèce humaine. 
Cela ne signifie pas qu'elle se prenne pour un dieu ou une déesse, bien qu'elle soit assurément une reine des ventes sur Amazon, où son succès va croissant.
Souvent le nez dans les étoiles, donc, elle n'en garde pas moins les pieds sur terre lorsqu'elle s'explique sur son parcours d'auteur indépendant.

Parlez-nous de vos livres. Quelles sont vos histoires, vos personnages, votre univers ?
Mes histoires sont très simples : ce sont des histoires qui interprètent les mystères de notre Univers et de notre civilisation, deux aspects de notre monde qui me fascinent. Dès qu’il y a un documentaire sur nos origines ou notre Univers à la télé, je suis collée à mon écran ! Je n’arrive pas à comprendre comment une espèce comme la nôtre a pu voir le jour ! En ce moment, la BBC (j’habite en Angleterre) passe un document sur les merveilles de la vie (The Wonders of Life, présenté par le Dr Brian Cox), et ça m’émerveille. Et je veux étonner mes lecteurs avec toutes ces choses complètement dingues qui font de notre monde ce qu’il est. Mes héros sont toujours des personnes qui vont voir leur monde chamboulé. J’écris en fait les histoires que j’aimerais lire.

Depuis combien de temps publiez-vous vos romans en auteur indépendant ?
J’ai commencé à publier mes romans en 2008, après une expérience désastreuse en compte d’auteur (pratique honteuse de la part d’éditeurs qui profitent de la naïveté des auteurs désespérés de voir leur œuvre publiée – je sais de quoi je parle car je suis passée par là). Mes lecteurs attendaient la suite de ma trilogie avec impatience donc je me suis lancée.

Qu’est-ce qui vous a conduite à l’indépendance ?
J’ai toujours voulu être mon propre patron. Au départ, ça m’a semblé un peu… terrifiant. Je ne connaissais rien à l’édition.
Et puis je me suis dit : tu n’es pas trop bête, tu as fait de longues études, faut que ça serve !

Publiez-vous exclusivement en numérique ou également en version brochée ? Comment cela se passe-t-il ?
Au départ, j’étais contre le numérique. Je pensais que ça n’avait aucun avenir ! Et puis une amie anglaise d’un certain âge m’a persuadée que c’était génial. C’est une grande lectrice, qui ne jurait que par sa liseuse. J’ai tenté. J’ai lu. J’ai été convaincue !
L’avantage du numérique, par rapport au broché, ce sont les coûts. En numérique, il n’y a pas d’impression. Et l’impression, c’est ce qui me coûte le plus. Donc si je peux éviter d’avoir à payer ça, ça m’arrange.

Quels avantages voyez-vous à la publication en indépendant, comparativement à l’édition traditionnelle ?
Je peux écrire ce que je veux, comme je veux. Aucune contrainte. Et ça, ça me plaît. Je ne supporte pas qu’on me dise ce qu’il faut que j’écrive !

Quels sont les inconvénients ?
Si vous avez des amis ou des membres de votre famille (en l’occurrence, ma sœur, qui est impitoyable !) qui sont suffisamment honnêtes pour vous dire ce qui ne va pas dans vos livres, il n’y a aucun inconvénient. Il faut absolument savoir quels sont les défauts de votre livre. Sinon, bonjour la galère !

Quelles difficultés rencontrez-vous, d’ordre technique ou autre ?
Aucune difficulté. Je travaille avec le même « graphic designer » depuis 2008.
Ah si, une grande difficulté, c’est la diffusion du livre. J’avais choisi un diffuseur national qui plaçait mes livres. Le problème, ce sont les retours. Et ça, ça m’a posé de gros problèmes de trésorerie. Donc j’ai arrêté. Je diffuse moi-même mes livres via les salons et Internet.

Si un éditeur traditionnel vous contactait, seriez-vous prête à travailler avec lui ? Envisagez-vous de contacter vous-même un éditeur ?
Gagner 8% max sur mon livre, hors taxe, non merci ! S’ils veulent me publier, c’est que c’est bon. Si c’est bon, je peux vendre mes livres moi-même ! Et en effet, j’y arrive parfaitement bien. Bon, l’avantage d’un éditeur « traditionnel », c’est son réseau de distribution et ses contacts. Mais ça, ce n’est valable que pour les grandes maisons.

Selon vous, quel regard portent les professionnels du livre – éditeurs, auteurs, libraires, critiques, journalistes – sur l’autoédition ? Et les lecteurs, qu’en pensent-ils ?
Hmm. Les éditeurs traditionnels nous regardent de haut, tout comme certains « grands » auteurs que j’ai rencontrés en salon. Nous sommes considérés comme des « petits » ! Cela dit, petit ne veut pas dire mauvais. Les journalistes ? Je ne sais pas, je n’ai pas d’expérience en la matière. Pour ce qui est des critiques, j’ai eu d’excellentes chroniques. En ce qui concerne les lecteurs, si on leur offre une histoire qui leur parle, qu’elle soit publiée par un auteur indépendant ou par un éditeur « national », ça ne fait pas de différence.

De quelle manière le courant indépendant pourra-t-il gagner ses lettres de noblesse en littérature ? Comment voyez-vous son évolution ?
Houlààà…. Ça, c’est la question à trois millions de dollars !!! Ce sont les lecteurs qui décideront. L’avantage de l’autoédition, c’est que les lecteurs ont accès à une littérature qui leur serait d’ordinaire inabordable. Ils ont la possibilité de lire des œuvres moins « conventionnelles ». Les éditeurs nationaux sont tellement exigeants, ou tellement bornés, ou tellement classiques, qu’ils refusent des œuvres qui ont toutes leurs qualités. Tant pis pour eux.

Pour plus d'information sur Anne Chevallier Maho, consultez sa bibliographie.
Consultez également son site.

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