© Laurent Bettoni |
Chris
Simon m’a invité à entrer dans la ronde, et j’ai accepté aussitôt. Je suis
comme ça, quand une femme m’invite à danser, je ne résiste pas.
1. Quel est le titre de votre prochain texte ?
Les
Costello, une série mordante, saison
1.
2. D’où vous vient l’idée principale ?
Comme on peut le deviner au titre, il s’agit d’une
série. Ce qui m’en a donné l’idée, ce sont toutes ces séries télé anglo-saxonnes
que je dévore en véritable accro. Je suis tombé dedans quand j’étais petit. Ça
a commencé avec des séries comme Les
Envahisseurs, Mission : impossible, Amicalement vôtre, Chapeau melon et
bottes de cuir, Le Prisonnier. J’arrête là, au risque de toutes les citer
et d’entrer en crise de manque. Mais ça continue aujourd’hui, avec, pour ne
citer qu’elles, Shameless,
Californication, Weeds.
Mon rêve, depuis toujours, est donc d’écrire des
scénarios de série télé – et de cinéma, bien sûr. Je l’ai fait quelque temps
pour une société de production. Elle cherchait prétendument à renouveler la
série française qui se limitait – et se limite toujours, même si les titres
changent – à Navarro, Julie Lescaut et Joséphine ange gardien. Mais tout ce que nous proposions, mes
camarades et moi, était jugé trop peu conventionnel, trop segmentant pour le
public français. Qui se régale pourtant des séries anglo-saxonnes avec
lesquelles nous tenions vraiment la comparaison. Pas surprenant, le problème
est le même dans l’édition, où l’on préfère se ruiner en rachetant des droits
étrangers plutôt que de miser sur de nouveaux talents français.
Bref. L’idée principale des Costello vient de ce désir de proposer une série qui change un peu
des productions hexagonales habituelles. Ce n’est pas possible à la télé ?
Tant pis, je le fais en littérature.
3. À quel genre appartient-il ?
Je me définis
comme un auteur de littérature « grise », qui mêle les genres, de la
noire à la blanche. Pour Les Costello,
je maintiens ce cap. J’injecte donc du suspense, de l’amour, de l’émotion, de
la psychologie, du fantastique, peut-être de l’uchronie, et de l’humour, du
second degré, du décalage.
4. Si votre texte était adapté au cinéma, quels
acteurs verriez-vous dans les rôles principaux ?
Compte tenu de ce qui précède, j’ai bien évidemment,
dans mes rêves les plus fous, déjà établi le casting idéal.
Augusta : Annie Mercier
Giovanni (fils d'Augusta) : Simon
Abkarian
Anna (femme
de Giovanni) : Monica Bellucci
Paolo (fils aîné de Giovanni et Anna) : Vincent
Rottiers
Raffaele/Joseph
(fils cadet de Giovanni et Anna) :
Tom Leeb pour les deux rôles
Louisa (fille benjamine
de Giovanni et Anna) : Élisa
Sednaoui
Marco (frère d’Anna) : Romain Duris
Dante (père d’Anna et Marco) : Christopher
Lee
5. Quel est le synopsis du texte en une phrase ?
Sur un mode décalé et
second degré, Les Costello, une série
mordante raconte les heurs et malheurs d’une famille de
déménageurs-brocanteurs vivant tous sous le même toit, vaguement crapuleux,
vaguement miteux… vaguement vampires.
6. Allez-vous être publié par un éditeur ou en
auto-édition ?
Pour cette série, je suis
publié chez La Bourdonnaye, un jeune éditeur qui ne craint pas de tenter le coup et qui apporte ainsi un peu de sang
neuf (normal, pour une histoire de vampires) au paysage littéraire français.
7. Combien de temps avez-vous mis pour produire votre
premier jet ?
Je n’ai encore rien produit, et c’est voulu. En
effet, aux codes des séries télé – que je vais m’amuser à détourner –,
j’associe l’esprit des grands feuilletonistes (sans me comparer à eux) que
furent Balzac, Eugène Sue, Alexandre Dumas, Ponson du Terrail, Souvestre et
Allain, etc. C’est-à-dire que je livre les trois premiers épisodes pour avril
2013 et qu’ensuite je produis un épisode par mois, écrit presque en temps réel,
donc, avec juste cette courte avance de 3 épisodes. Là, je me mets dans les
mêmes conditions d’écriture que les auteurs précités, dans la même urgence, à
courir contre la montre et à gérer cette pression. Et avec comme contrainte supplémentaire
de calibrer chaque épisode pour un temps de lecture de 20 minutes. Je vais
m’amuser comme un petit fou ! J’espère que les lecteurs aussi. Et j’espère
qu’il y aura interaction, d’ailleurs, que les lecteurs réagiront et commenteront
les épisodes, qu’ils mettront leur grain de sel. Alors je tiendrai compte de
leur avis et de leurs remarques, si c’est possible, pour faire évoluer les
personnages ainsi que le scénario. Je ferai tout pour donner ce qu’ils veulent
aux lecteurs. Le numérique permet cet échange, et dans un premier temps les épisodes
ne sortiront qu’en ebook.
8. À quel autre livre pouvez-vous le comparer ?
À aucun, je
n’ai vraiment vu aucun livre similaire, même si on commence à voir émerger des
séries littéraires.
9. Qui ou quoi a inspiré l’écriture de votre livre ?
Je vais m’inspirer, plus ou moins, de séries télé
telles que Six Feet Under, Les Soprano,
Weeds, Shameless, Desperate Housewives, True Blood.
10. Que pourriez-vous dire pour piquer l’intérêt
de votre lecteur ?
Cette série n’affiche
qu’une prétention : divertir. C’est de l’entertainment pur et simple,
facile à lire et drôle, mais ni stupide ni creux pour autant. À travers
l’histoire d’une famille, la série abordera des thèmes universels qui nous
concernent tous, mais sans prise de tête ni pseudo-intellectualisme
germanopratin.
Pour prendre la suite et
les soumettre à cette pratique virale, j’invite, seulement s’ils le veulent :
Agnès
Martin-Lugand, Chris Costantini,
M.I.A., Eva Liebermann, Astrid El Chami, Charlie Bregman, Jacques Vandroux, Thomas Temple
Weeds, Shameless, que du bon! Du très bon même. Bon, ne tombe pas dans les gros clichés de Desperate Housewifes car 17 meurtres dans le même quartier en un an dont 5 dans la même maison, c'est un peu lourd. En France, on appelle cela Plus belle la vie... Boss est aussi une excellente série.
RépondreSupprimerBon courage avec ce projet.
Merci pour le tuyau, je ne connaissais pas "Boss". Je vais aller regarder ça d'un peu plus près.
RépondreSupprimerPour les clichés, je vais essayer de faire attention, mais je vais aussi jouer avec. C'est-à-dire qu'il y en aura, mais d'énormes, pour qu'on voie bien que c'est voulu.
J'assure mes arrières en disant ça :-)
Bravo pour le défi. Le principe de feuilletons de 20 minutes écrit "sans filet" est vraiment intéressant, mais demande un engagement qui doit parfois donner des sueurs froides à l'hauteur. Tous mes voeux de succès.
RépondreSupprimerDans les séries françaises, j'ai découvert tout récemment "Engrenages" (qui n'en est qu'à sa 5ème ou 6ème saison :-))et que j'ai vraiment apprécié.
Merci pour vos encouragements, Jacques. Chaque jour qui passe et me rapproche de l'échéance fatidique du mois d'avril me rappelle en effet que je me suis engagé ! Et les sueurs froides se transforment en transpirations abondantes et glacées.
RépondreSupprimerExcitant mais flippant…
J'ai vu la première saison d'Engrenages, à sa sortie, il y a déjà quelques années. Je trouve quand même qu'on est loin derrière les anglo-saxons, même si ça m'agace de dire ça, car je sais que nous avons tous les talents en France. Mais pas les producteurs, il faut croire. Ou alors il leur manque quelque chose d'essentiel, pile entre les jambes.