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8 novembre 2014

Mon immersion dans le Darknet [3]

Le Darknet est la face cachée du Net et représente la partie immergée de l'iceberg.

Écrivain novice dans le domaine, je vous invite, à travers une série d'articles, à suivre mon parcours dans les profondeurs de la Toile interdite. Ou comment, pour les besoins d'un livre, j'ai accepté de courir des risques.


Secrets, manipulation, théorie du complot, parano…
Je me retrouvais donc avec le Darknet sur les bras. Je n'avais pas besoin de ça. Je réfléchissais à mon nouveau roman depuis quelque temps, et le Darknet n'en faisait jusqu'alors aucunement partie. Mais voilà, tout gosse, j'avais été biberonné aux Envahisseurs de David Vincent et au Prisonnier N° 6. Et plus tard, je m'étais envoyé Mystères à Twin Peaks et X-Files en intraveineuse. Alors forcément, le secret, la manipulation, la théorie du complot, la parano, c'était mon truc, de la sacrément bonne matière à fiction. Du premier choix.

Secrets, manipulation, complots : réalité du Darknet ou pure parano ?
Avant d'entendre parler du Darknet, je partais sur quelque chose de plus ancré dans la réalité, me semblait-il, de plus concret, de plus terre-à-terre. (J'ai découvert ensuite que le Net underground était une réalité, nous y reviendrons.) Je voulais écrire sur l'extrémisation politique de la France, sur le désœuvrement de la jeunesse quant à son présent et ses désillusions quant à son avenir, sur son désintérêt total de la politique, grâce à tout ce qu'avait entrepris en ce sens, depuis de nombreuses années, l'ensemble des politiciens. Je me disais qu'il y avait là un terreau fertile pour des recruteurs.

Une jeunesse désœuvrée : du pain béni pour les recruteurs idéologistes
J'avais été attristé en voyant aux infos de jeunes gens déclarer fièrement avoir rejoint le Front national et penser que la politique prônée par ce parti résoudrait leurs problèmes et leur permettrait de vivre dans un monde meilleur, c'est-à-dire débarrassé de tous ces parasites qui leur prenaient tout ce qui devait logiquement leur revenir à eux. Nous connaissons la liste exhaustive de ces « parasites » dressés par le FN, pas besoin de la rappeler ici.

En quoi les jeunes peuvent-ils encore croire ?
Pour la plupart, je ne crois pas que ces jeunes soient réellement extrémistes. Je les sens surtout largués, malheureux, déçus, par un système qui marche sur la tête et qui ne leur offre plus aucun rêve. J'ai donc eu dès le départ l'idée de lier jeunesse désabusée et extrémisation politique, car le cheminement est de plus en plus fréquent. Mon personnage principal serait donc un garçon  d'une vingtaine d'années, paumé et en manque de repères dans une société de plus en plus injuste socialement. Ce jeune homme, à force d'être victime d'injustices répétées, basculerait un jour et se radicaliserait.
Et le Darknet, dans tout ça ? Je ne voyais pas encore le lien.

La naissance de mon Mauvais garçon
Les jeunes qui s'étaient exprimés aux infos étaient loin d'être des crétins décérébrés. Comment avaient-ils pu céder au chant des sirènes frontistes ?
Mon personnage s'affinait. Ce serait un étudiant brillant, diplômé, titulaire d'un bagage universitaire et intellectuel solide. Mais donc, de quelle injustice serait-il victime s'il s'agissait d'un premier de la classe ? La pire chose qui puisse arriver à quelqu'un de brillant est que son talent ne soit pas reconnu. Ou qu'il ne soit jamais sollicité.

Premier de la classe le jour, bad guy la nuit.
Je tenais le truc. Ce garçon brillant, un fois sur le marché du travail, ne trouverait pas de boulot. Pire : il verrait lui passer sous le nez des emplois que d'autres, des moins bons que lui, décrocheraient sans difficulté car ils seraient simplement mieux nés et disposeraient d'un réseau qui lui ferait défaut à lui. Lui serait issu d'un milieu très modeste et aurait cru s'en sortir par les études. Alors, dès son plus jeune âge, il se serait accroché à l'école de la République et se serait mis en tête de s'élever socialement par son seul mérite. Et, tandis qu'il était premier de la classe le jour, il était bad guy la nuit pour faire entrer de l'argent à la maison. Il tremperait dans des deals en tout genre avec les gars de la cité.
Ça avançait. Je marchais en rond dans mon bureau en tournant tout ça dans ma tête.
Et l'extrémisation politique ? Et le Darknet ? Ça se mettait aussi en place. Doucement mais sûrement. Je n'étais plus très loin.
(À suivre…)

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L'avis des lecteurs

2 commentaires:

  1. C'est toujours un plaisir de suivre votre immersion dans le Darknet, je ne loupe pas un épisode :) Cette découverte du mauvais garçon est très intéressante surtout que je suis en pleine lecture maintenant :)

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    Réponses
    1. Merci beaucoup, et bravo pour votre blog si actif.
      J'espère que vous aimerez mon "Mauvais garçon".
      Et l'épisode 3 de mon immersion dans le Darknet, samedi 15 novembre vers midi, ou dimanche 16 vers 18 heures…
      À bientôt, donc !

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