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8 mai 2013

Un auteur indépendant se présente : Nicolas Didier Barriac


La rubrique « Un auteur indépendant se présente » est un espace d’expression et de visibilité pour tout auteur indé qui le souhaite. Ici, chacun a carte blanche pour parler de ses œuvres, de son univers, de son parcours, de ses projets, et de l’édition indé.
De ça et du reste, puisque l’indépendance, c’est la liberté.
Merci à Nicolas Didier Barriac pour sa contribution.

DR
C’est avec anxiété que je m’approche du lieu de rendez-vous. Depuis des semaines, le monde de l’édition ne parle plus que de lui et de son premier roman, Malakas…, une autofiction délicieusement ironique et tendre. Nicolas Didier Barriac, malgré un agenda médiatique chargé comme un sportif espagnol, accepte de m’accorder quelques minutes de son temps pour me permettre d’en savoir plus sur sa récente percée dans le milieu. On le dit farouche et imprévisible. Je tente de le saluer…

Bonjour Nicolas. Merci de m’accorder cet entretien. Il semblerait qu’avant de publier Malakas… votre parcours était très ancré dans le journalisme musical.
Tout à fait. J’ai commencé à écrire « sérieusement » il y a un peu plus de dix ans, non pas par le biais de la fiction mais en créant un webzine entièrement dédié à la musique. De fil en aiguille, je me suis retrouvé à participer en tant que pigiste à des magazines papier et à de gros sites spécialisés. Je continue aujourd’hui encore avec une envie intacte.

C’est donc pour cela qu’il y a autant d’éléments musicaux dans Malakas… ?
La musique fait partie de mes passions les plus chères. Et comme dans un film, lorsqu’une chanson fait son apparition, il est possible de dépeindre beaucoup de sentiments avec un simple morceau de musique dans une narration. Cela aurait été bête de ne pas se servir de ce pouvoir évocateur. De plus, le héros du roman, Louis, a une relation très particulière à la musique, notamment au titre Ballad of Sir Frankie Crisp (Let it Roll) de George Harrison. Et son meilleur ami est le leader d’un groupe de rock allumé. Tout cela fait qu’il y a pas mal de références à la musique tout au long de Malakas…

Le ton du roman est très classique, mais il use aussi du sarcasme et de l’absurdité à tour de bras. C’est la patte NDB ?
J’aime les histoires enracinées dans le réel. Mais pour les rendre intéressantes sur la longueur d’un roman, il faut leur apporter un twist sous peine d’ennuyer les lecteurs. Ici je trouvais que l’absurdité et l’ironie des situations  pouvaient produire l’effet recherché. Le narrateur est vraiment horripilant de mollesse, et les deux principaux personnages féminins ont des comportements désespérants. Il y avait matière à décrire une histoire d’amour singulière. Une fois le cadre installé, avec ces personnages très forts, il n’y avait plus qu’à dérouler et à doser quelques rebondissements.

En tant que lecteur, vous appréciez quels genres de livres ? Vos goûts personnels transparaissent dans Malakas… ?
Tout ce qui arrive à jongler entre larmes et rires avec habileté me plaît particulièrement. J’apprécie les histoires touchantes et drôles, écrites avec sérieux. J’ai essayé de réaliser ce genre de roman avec Malakas…, où les éléments traditionnels des intrigues sentimentales sont présents mais totalement détournés et portés en dérision. J’aime à penser que ce livre a une approche décalée comme pouvait l’avoir le film Love Actually par rapport aux comédies romantiques.

Vous avez autopublié ce roman. Pourquoi ce choix ?
Je suis ouvert sur bon nombre de sujets, mais je ne transige pas sur la liberté artistique. Depuis une décennie que je côtoie des groupes, internationaux ou locaux, j’ai mesuré l’importance de cette notion. J’ai vu des dizaines de groupes forcés de pondre un album pour se défaire d’un contrat, précipiter l’enregistrement pour respecter une tournée bookée à l’avance, etc. Dans l’édition, j’imagine que c’est pareil. Or, que ce soit en musique ou en littérature, nous avons tous à disposition des moyens modernes pour mettre dans les mains du public nos œuvres. Pourquoi nous en priver ? Je hais l’idée selon laquelle des intermédiaires filtrent ce que le public doit ou pourrait aimer. Je suis convaincu de l’intelligence des gens. Ils peuvent se forger un avis par eux-mêmes, même devant un choix abondant. Si, si, essayez, vous verrez.

Vous préférez le support papier ou le support numérique pour lire ?
Tout dépend de l’usage. Dans les transports en commun ou en vacances, par exemple, je n’ai pas envie de m’encombrer d’un gros livre. Chez moi ou tranquillement installé dans un café, je n’ai pas envie de sortir une tablette. En fait, je n’ai pas envie de choisir. Les deux solutions ont leurs avantages et leurs inconvénients, même si, indéniablement, une bibliothèque avec des liseuses alignées est sacrément moche.

Bien que Malakas… ne soit sorti que depuis quelques jours, vous avez déjà d’autres projets en tête. Pouvez-vous nous en toucher quelques mots ?
Dans les semaines à venir, il y aura quelques surprises à suivre autour du roman. Par ailleurs, l’écriture de Malakas… s’est terminée fin 2012. Depuis, j’ai commencé une autre histoire dans un genre complètement différent. Mais rien ne dit que ce soit la prochaine à paraître, car j’ai aussi quelques nouvelles auxquelles je suis très attaché et qui pourraient voir le jour.

Pour vous procurer le livre : Malakas…

Pour en connaître davantage sur l’auteur

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